C'est l'heure de la rentrée !
Retour sur ces quelques mois remplis d’incertitude, de mobilisation et d’espoir !
L’Influenza Aviaire est une maladie animale très contagieuse, causée par un virus qui touche de nombreuses espèces d’oiseaux et entraine une mortalité élevée. Le canard a toujours été très sensible à ce virus qui se propage dans de nombreux élevages du Sud-Ouest, depuis quelques années.
La région Pays de la Loire est le deuxième bassin de producteur de canard après la région Sud-Ouest. Et pourtant, depuis plusieurs années, grâce à la claustration des canards et aux mesures de biosécurité, elle avait été relativement épargnée par l’Influenza Aviaire. Seuls quelques cas isolés avaient été rapidement maitrisés.
Toutefois, en février dernier, le virus s’est propagé très rapidement en Vendée. Les scientifiques expliquent cette diffusion par la probable combinaison de différents facteurs : migration d’oiseaux sauvages (mouettes et goélands) à l’intérieur des terres à proximité des élevages, vents importants, épandages, transports, etc. Une nouvelle mutation du virus a alors vu le jour, très contagieuse et pathogène pour les canards, dindes et poules.
Le virus s’est rapidement diffusé dans les Pays de la Loire. 4 mois après le premier foyer, on comptait 863 foyers en Vendée et départements limitrophes, les canards représentant 50% des foyers. Près de 16 millions de volailles ont été abattus en France, dont 11 millions en Vendée.
«Tout a été très vite. Les cas se sont déclarés en l’espace de quelques jours.»
Julien THIEFFRY, Responsable élevage chez Ernest Soulard.
Ernest Soulard mis à rude épreuve dans cette crise
La filière Ernest Soulard étant 100% locale, tous nos éleveurs partenaires ont été touchés. Nous avons perdu 1,2 millions de canards soit 75% de notre cheptel.
Pour les éleveurs, cette épreuve a été très difficile. Ils ont dû affronter la perte de leurs canards pour certains, un dépeuplement de leurs bâtiments pour d’autres, suivis d’un vide sanitaire de plusieurs mois. Les techniciens Ernest Soulard leur ont apporté un soutien psychologique, un accompagnement sur les démarches administratives et les ont guidé dans le processus de désinfection très strict pendant le vide sanitaire. Les services vétérinaires ont également été d’une grande aide pendant cette période.
En parallèle, nous avons dû fermer notre couvoir de Remouillé (44) en mars, puis rapidement La Cuisine de Constance où sont préparés nos foies gras et nos confits. Le mois d’avril aura été très perturbé pour l’abattoir à L’Oie, entre l’incertitude jusqu’au dernier moment de la quantité de canard en production et la réquisition de ce dernier pour le dépeuplement. Depuis fin avril la production est à l’arrêt. Elle reprendra mi-septembre.
Cette situation dure depuis 6 mois, durant lesquels le quotidien des collaborateurs a été bouleversé. Nous les avons accompagnés au cas par cas en proposant des postes dans des entreprises voisines pour certains ou encore de la formation pour d’autres. Le tout en continuant à garder le lien et communiquant au maximum à distance avec les réseaux sociaux et la diffusion d’emailing. Nous avons également mis en place des réunions d’information et des visites du site pour les salariés.
Nous avons surtout saisi l’opportunité de l’arrêt total de notre outil de production pour réaliser des rénovations qui étaient prévues sur ces prochaines années : amélioration des conditions de travail, optimisation de nos flux de marchandise et rénovation de notre outil. Nous avons réalisé un investissement de plus de 3 millions d’euros dont une grande partie est subventionnée par l’état dans le cadre du Plan de Relance consécutif à la crise Covid.
«C’est rare que nos outils de production s’arrêtent sur une période si longue, nous en avons donc profité pour remettre nos process et nos outils à niveau afin de redémarrer dans les meilleures conditions.»
Pierre-Louis TILLY, responsable production chez Ernest Soulard.
Depuis le début de l’été, nous sommes heureux de retrouver des canards dans les élevages. Nous pourrons recommencer progressivement à fournir nos clients à partir de mi-septembre. Un redémarrage qui se fait en douceur et surtout avec une extrême prudence.
Le maillon accouvage ayant été fortement impacté avec des pertes de cheptels produisant nos canetons, jusqu’à la fin de l’année, les volumes seront progressifs et inférieurs à l’année dernière. Nous espérons un retour à la normale début 2023.
Afin d’éviter une nouvelle crise, plusieurs mesures ont été mises en place :
- Reprise progressive par zone et sous contrôle des services vétérinaires les 8 premières semaines ;
- Renforcement des contrôles des animaux (prélèvements, chiffonnettes, analyses) ;
- Renforcement des mesures de biosécurité déjà mises en place avant la crise (nettoyage, désinfection, protection des points d’eau et de l’aliment...) ;
- Expérimentation de deux vaccins en cours, menée par le ministère de l’Agriculture afin de valider la faisabilité, la réponse vaccinale et la protection vis-à-vis de la circulation du virus.
La filière Ernest Soulard a été bousculée cette année, avec cette crise d’Influenza Aviaire, qui vient s’ajouter à un contexte très compliqué depuis deux ans. En effet, la Covid et l’augmentation continue des matières premières, accentuée depuis le début d’année avec la guerre en Ukraine, ont particulièrement impacté l’entreprise. Toutefois, notre filière a de quoi rebondir ! Un outil industriel rénové, des contrôles sanitaires renforcés, des mesures de biosécurité optimales et surtout des collaborateurs, éleveurs, partenaires et clients qui restent mobilisés. Nous souhaitons d’ailleurs remercier chacun d’entre eux car sans eux, nous ne pourrions pas avancer.
Nous espérons que les consommateurs seront également au rendez-vous mi-septembre, pour retrouver leur canard Ernest Soulard !